Quand l’accent liégeois se mêle à la création artistique

Lî novî torè, une belle résonance liégeoise pour un taureau monumental sorti de l’imagination et du travail d’artisans de la province. Une réalisation forte et moderne qui va trôner en haut des trois vallées devant l’hôtel Lodgî. Le savoir faire liégeois fait parler de lui avec une collaboration pour le moins exceptionnelle. Retour sur la conception de ce Torè plus vrai que nature. 

taureau acier corten

Une pointe de Cité Ardente au cœur des Alpes

2020 aura été une année remplie de challenges. De nombreux secteurs ont du réinventer leur quotidien quand d’autres sont toujours en attente de nouvelles emplies d’espoir. Malgré ce contexte particulier, la famille Baudinet originaire de Verviers a décidé de mettre des étincelles et surtout beaucoup de fierté dans les yeux des liégeois.

René Baudinet et ses fils ont entrepris le projet de redonner vie à un hôtel situé à Saint-Martin de Belleville (Sud-Est de la France) et de  créer un véritable écrin de luxe à l’accent liégeois : Lodgî (qui est la contraction de Lodge et de Lîdge, autrement dit Liège en wallon.)

Même si le contexte actuel ne permet pas d’inauguration en grande pompe, cette famille ne s’est pas découragée pour autant et a décidé de marquer le coup avec une pièce artistique.

L’hôtel qui multiplie les clins d’œil à la belle province liégeoise a fait appel à Henri Dujardin dit Blasius pour réaliser un taureau gigantesque qui accueillera les futurs hôtes de l’hôtel au cœur d’un des plus grand domaine skiable, les trois vallées.

Une rencontre au sommet

Ce taureau colossal et moderne est le fruit d’une collaboration interdisciplinaire et 100% made in Liège.

Henri Dujardin dit Blasius, l’artiste spadois qui a conçu le taureau revient pour nous, sur cette aventure unique.

« Lorsque M. Baudinet est venu vers moi avec cette demande pour le moins particulière. Il m’a laissé carte blanche. Il désirait un clin d’œil au Torè de Liège. La seule consigne était la suivante : « Que cela soit grandiose et liégeois ».

Pour créer cette pièce unique, je suis reparti au pied du véritable Torè sur les terrasses de Liège. J’ai voulu retranscrire son énergie et sa force. J’ai donc gardé la célèbre pose de ce taureau. Et je l’ai ensuite stylisé avec des formes géométriques qui pouvaient être retranscrites en acier corten.

Sorti de la terre glaise, l’acier corten a alors pris le relai de ma création. »

henri dujardin artiste spadois

En effet, pour réaliser un projet de cette envergure, le matériau devait être résistant et plus léger que la terre ou le bronze. Le choix s’est alors tourné vers l’acier corten. Un matériau arborant des tons rouges, orangés et destiné à se patiner avec le temps.

Henri Dujardin a donc fait appel à la chaudronnerie de Melens-Dejardin à Jupille pour reproduire son taureau à la grandeur voulue.

« Le projet du Torè est associé aux premières fois pour moi. Le premier projet d’une telle envergure, le premier projet collaboratif et ma toute première réalisation en acier corten. »

Après plus de 700 heures de travail, le « Li nové torè » est une sacrée belle bête de 2.30 mètre de haut et de près de deux tonnes. Un véritable emblème de l’artisanat liégeois qui est parti vers les Alpes.

Coline, Acier-Corten